« La mise en tourisme des mémoires par l’approche muséographique : l’exemple du Mémorial Act »
- par THIERRY LETANG
L’histoire du Mémorial Act commence d’un point de vue institutionnel en 2006. La rencontre avec le comité scientifique présidé par le professeur Adélaïde-Merlande finit de transformer l’essai sur le plan conceptuel.
L’espace d’exposition est vaste de 1700 m2. Comment remplir la boîte ? Il n’est pas question d’avoir recours à des fac-similés vu l’envergure de la mémoire à mettre en évidence.
Il ne fallait pas installer dans le discours de contradiction entre l’universel et le particulier : la Guadeloupe est générée par le souffle du monde !
Une histoire du monde choisi de Spartacus à Malcom X. Une mémoire qui soit organisatrice de la représentation du groupe. Une mémoire forte. Une mémoire sans contour, diffuse. Il s’agit de garantir la pérennité du groupe. Sans mémoire, le sujet se dérobe. Son identité s’évanouit et il ne produit plus de pensée.
Il s’agissait également de commémorer (de se rémémorer ensemble) : de se donner un point de repère commun.
L’identité historicisée se construit pour une bonne part sur les tragédies collectives.
Les objectifs de l’œuvre mémorielle : casser le discours linéaire, parvenir à un parcours immersif, créer un espace cognitif (donner envie de connaître), aboutir à un parcours sensitif.
Le MACT est aussi une scène d’art vivant : la restitution des noms propres (sortir les victimes de l’oubli). Le MACT est aussi un lieu de vie, un lieu de mémoire vivant, un lieu où la mémoire se transmet. C’est aussi un lieu d’amplitude de l’image de la Guadeloupe. Le MACT commence à être connu de par le monde !
Le tourisme a envie de consommer de la connaissance. Le MACT permet de voir la Guadeloupe autrement.
Les perspectives à envisager sont :
- développer les relations avec les croisiéristes ;
- développer un circuit avec des lieux de mémoires adjacents à Pointe-à-Pitre.
- Le MACT est une offrande que le peuple de Guadeloupe a fait à ses ancêtres.