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Orages

« Droit à la mémoire, droit de la mémoire, devoir de mémoire : quelle articulation ? »

par HUBERT JABOT

Associer histoire, mémoire et tourisme constitue une niche à exploiter. Il s’agit de participer au développement économique de la Guadeloupe. Il s’agit en outre, d’une problématique d’une complexité certaine car il convient d’allier droit à la mémoire, droit de la mémoire, devoir de mémoire.

L’objet du droit est la description et l’interprétation de la norme. Or, la mémoire est l’aptitude à se souvenir : reconstituer des informations dans le cerveau.

La mémoire est un matériau essentiel d’une collectivité humaine. Elle a aussi une dimension collective qui a un lien très fort avec des événements historiques, sans que l’on puisse trouver une interaction avec le droit.

Ce peut être des traumatismes, mais aussi des actes de résistance, des révoltes qui participent à la construction identitaire d’une communauté.

L’héritage des souffrances subies et des luttes menées doit être sacralisé pour que celles-ci ne tombent jamais dans l’oubli.

Comment envisager une théorisation du droit de la mémoire ? Il faut donc faire émerger un statut de victimes avec comme conséquence un droit à réparation.

Cela suppose l’affirmation de la notion de crime contre l’humanité qui est imprescriptible (sans limitation de durée).

C’est le groupe de victimes qui fait la corrélation entre le droit et la mémoire. C’est donc l’imprescriptibilité de faits criminels qui fait le lien entre le droit et mémoire. Le droit apparaît comme un moyen d’habilitation pour les victimes, d’exiger, de protester, de revendiquer la justice. C’est un droit marqué par l’universalité.

Le droit de la mémoire est différent du droit à la mémoire. Le droit de la mémoire s’apparente à un corpus législatif. Celui-ci est aussi un catalyseur pour favoriser le vivre ensemble.

Au-delà de la reconnaissance des crimes, le droit positif permet d’identifier 2 situations normatives : la loi Gayssot (interdiction de contestation des crimes contre l’humanité) ; la loi Taubira pose que la traite négrière est un crime contre l’humanité (les programmes d’histoire par leur enseignement vont protéger le droit de la mémoire). La loi Taubira n’a pas d’efficacité judiciaire. La Cour de Cassation l’affirme en ne lui reconnaissant pas une portée normative.

Le devoir de mémoire :

Le mot « mémoire » sature l’espace public. Mais personne ne sait ce qu’il faut en tirer. Le devoir de mémoire exige une reconnaissance formelle et informelle de reconstitution pour avoir une vision aussi précise que possible du passé. Il s’agit de convoquer le passé. Nous avons donc une responsabilité de comprendre l’histoire de notre pays, des groupes humains qui font ce pays de Guadeloupe.

Il nous faut nous emparer de ces notions pour donner le sens nécessaire. Ce devoir de mémoire va prendre la forme de commémoration collective, de dénomination de places et de rues. Il nous faut faire l’inventaire des lieux de mémoire.

Expliquer ce qu’est la Guadeloupe : ce pays ne s’est fait pas ex nihilo. Nous tirons par le haut cette mémoire pour saisir le sens du pays !

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