La résilience s’entend ici par la capacité de la population et des différents acteurs du territoire à surmonter un évènement et à s’en prémunir par de meilleures préparations et sensibilisations. Ce concept traite autant des phases de pré-crise (culture du risque, prévention), de crise (bons comportements, alerte et prévision, gestion de l’évènement), que de post-crise (retour à la normale et retour d’expérience). Il traite également des différents types d’inondations présents sur le territoire : débordement de cours d’eau, canaux, ravines, ruissellement urbain et submersion marine. Cette orientation est fondamentale, et constitue le socle de la stratégie.

De la même manière, l’amélioration de la connaissance des mécanismes et des dysfonctionnements à l’origine des inondations et des submersions constituent la base d’une politique de prévention des risques efficiente. Cela est particulièrement nécessaire sur le périmètre de ce PAPI au regard de sa sensibilité aux effets du changement climatique et de sa forte dynamique d’urbanisation. Elle permet d’améliorer les actions de prévention et de protection et d’optimiser la réponse à la population.

Les axes 1, 2 et 3 du PAPI traitent plus particulièrement de cette orientation stratégique. Cela se traduit, notamment, par :

• Des actions d’information, de sensibilisation, de communication, de renforcement de la conscience du risque et de développement de la responsabilité individuelle (par exemple des automobilistes) ;
• L’amélioration des dispositions d’alerte particulièrement pour les phénomènes pluvieux soudains ;
• Des actions visant à améliorer les dispositifs de gestion de crise communaux et à impulser une mutualisation de moyens à l’échelon intercommunal ;
• La capitalisation des évènements passés et la projection de ces évènements dans le futur pour une meilleure anticipation.

Les études du PAPI des bassins versants des Grands-Fonds démontrent que les solutions d’ingénieries hydrauliques visant à réduire l’aléa inondation (ouvrage de protection) à coût maitrisé sont très limitées. De ce fait, à défaut de pouvoir agir sur le niveau d’aléa, l’effort de réduction de la vulnérabilité aux inondations doit se ré-orienter sur la réduction du nombre d’enjeux dans les zones exposées.

Aussi, cela implique, d’une part, d’orienter les politiques de l’habitat et du renouvellement urbain vers la réduction de la vulnérabilité des zones à risque, et, d’autre, part, d’orienter les politiques foncières et d’aménagement vers la relocalisation des enjeux les plus exposés.

Cette orientation stratégique doit permettre d’agir sur l’existant notamment par la mise en place de mesures et dispositifs de réduction de la vulnérabilité, et par un ambitieux programme de relocalisation des enjeux les plus menacés.

Mais elle doit également permettre de ne plus aggraver le risque et d’agir ainsi sur le développement futur du territoire par une meilleure maîtrise de l’urbanisation, d’une part, dans les zones potentiellement inondables (= trame bleu = fonds de vallée = zone d’expansion de crue = projection d’élévation du niveau marin), et d’autre part, dans l’effort de réduction de l’artificialisation des sols (= désimperméabilisation = revégétalisation = protection des zones humides et de biodiversité).

Il s’agit donc d’une orientation stratégique majeure du PAPI, compte tenu, notamment, de la dynamique d’urbanisation du territoire communautaire mais également de sa forte exposition aux aléas inondations (débordement, ruissellement ou submersion) et aux effets du changement climatique.

Enfin, lorsqu’il est démontré que des solutions d’ingénieries hydrauliques visant à réduire l’aléa inondation (ouvrage de protection de type barrage ou système d’endiguement) existent avec une balance coût / bénéfice qui se veut globale, supportable et durable, ces solutions doivent être déployées pour protéger les secteurs les plus exposés.

De manière opérationnelle dans le PAPI, cela se traduit par des actions contenues essentiellement dans les axes 4, 5, 6 et 7 :

• Liées à la maîtrise de l’urbanisation et à l’adaptation du territoire aux risques d’inondation ;
• Liées à la réduction de la vulnérabilité des enjeux les plus exposés (habitations, activités économiques, bâtiments publics) ;
• Liées à l’acquisition pour une relocalisation des enjeux les plus menacés ;
• Liées à la mise en œuvre du programme d’aménagements structurels retenu visant la réduction des inondations sur le bassin versant du canal du Raizet (P9-10) ;
• Liées aux études de solutions techniques de protection à la submersion et au ruissellement ;
• Liées à l’élaboration et/ou l’actualisation des modèles hydrauliques et l’intégration de nouveaux scénarii d’aménagement