Le contexte territorial
La Communauté d’Agglomération Cap Excellence se caractérise par une forte concentration liée à son nombre d’habitants (105 575 en 2011 – 26% de la population totale du département) ; de logements (53 474 en 2011 – 20,7% des logements du département) ; d’établissements (14 255 en 2012 – 21,7% des établissements du département) et d’emplois (62 153 en 2011 – 48% des emplois salarié et non salarié).
Cette concentration des activités, avantageuse pour les communes en termes de fiscalité, d’activités (économiques, culturelles, sportives) et d'emplois, ne va pas sans créer un certain nombre de dysfonctionnements : problèmes de circulation et de stationnement ; difficulté de traiter les rejets liquides et déchets solides ; pression foncière et difficile maîtrise de l'urbanisation ; accentuation de l'écart entre communes « riches » et communes « pauvres » ; apparition de nouvelles formes de relégation et d’exclusion (quartiers dégradés ; zone d’habitat précaire ; errance ; délinquance).
Les constructions de logement qui ont été effectuées durant la première rénovation urbaine de Pointe-à-Pitre (entre 1950 et 1985 – réalisations situées sur son territoire, mais aussi sur celui de la ville des Abymes), ont dans un premier temps répondu à un besoin assez large (le profil des habitants était varié et ne se limitait pas aux usagers habituels du logement social).
Cette forme de mixité sociale (d’avant-garde) a tendance à s’amenuiser. En effet, depuis un peu plus de 30 ans, les quartiers concernés perdent progressivement de la population et se précarisent. Les formes urbaines qui en résultent (fort pourcentage de logements sociaux – dont l’effectif augmente en raison de l’avancée des opérations de RHI) s’articulant de manière plus évidente avec le profil de leurs habitants dont la situation répond de plus en plus aux critères (notamment de revenu) des usagers du parc social.
Cette dynamique est un peu différente s’agissant de la ville de Baie-Mahault. Tout comme les villes du Gosier, de Sainte-Anne ou de Petit-Bourg, cette dernière continue de retenir ou d’attirer des ménages favorisés, tout en recevant en son sein de plus en plus de logements sociaux, comme conséquence des opérations de RHI.
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville retenus correspondent ainsi peu ou prou aux périmètres des anciennes Zones Urbaines Sensibles (ZUS) dont la situation résulte la plupart du temps du processus décrit ci-avant. Du point de vue de leur forme urbaine, ils se distinguent en deux groupes : ceux qui relèvent de quartiers d’habitat structuré (construits à partir d’opérations d’aménagement réglementaires), mais souvent anciens et dégradés (Lauricisque, Grand-Camp, Raizet, Mortenol…) ; ceux qui résultent des dynamiques d’un habitat spontané, adapté aux conditions et modes de vie relativement fragiles de leurs habitants (Chauvel, Lafond, vieux-bourg, cours Charneau et Ferrand…), mais pour lesquels l’aménagement d’ensemble, les réseaux et certaines habitations résultent de pratiques de fortune.